mercredi 18 octobre 2017

Les désordres du monde
Ce que nous en faisons
Nous regardons à travers les fenêtres
Nous épions
Nous tenons dans nos mains ce qui peut l'être encore
Nous cherchons sous la terre enseveli le souffle
Nos oreilles sont de soie, la clameur gronde
La mer en son coquillage dit la voix des femmes, les cris, les enfants intranquilles, le chant douloureux des hommes de peine
Elle porte des corps noirs et gonflés
Nous écartons les algues fétides entêtées.
Nous cherchons les joyaux sur la plage, l'éclat des billes de verre
Ce qu'elles disent de l'enfance, de la beauté.
Nous entendons la parole,
les mots qui balbutient, le tambour des femmes puissantes, le chemin qu'il crée sur la terre.
La vie s'y obstine, s'y déploie.
Elle est le battement du monde, le désir sous l'écorce, ramifié.
Le chant et le silence mêlés.
Nous traçons sur la ligne de crête des lettres écarlates.
Nous nous tenons prêts des grottes.

Nous sommes l'aube.