mercredi 1 juillet 2020


Je t’aime comme un dessin d’enfants
Les doigts en éventail tendus
Et le nombril à l’air
Je t’aime de toutes mes couleurs
Surtout la rouge
Parfois je mets de l’eau dedans
Je t’aime comme un dessin d’enfants
Comme les nuages mangent la montagne
Comme une maison aux volets ouverts
Je t’aime comme un panache de cheminée qui monte au ciel
Je t’aime comme un dessin d’enfants
Je t’aime comme on signe de son prénom maladroitement
Les E encore à l’envers
Je t’aime comme on met des punaises dans les coins
Je t’aime comme on fait des empreintes de ses doigts sur la feuille
Je t’aime comme on fait famille et qu’on ne sait pas qui est le plus grand
Je t’aime comme un dessin d’enfants
Je t’aime comme les toits sont rouges et pointus
Comme les rayons de soleil s’obstinent
Je t’aime à ciel bleu et à herbes vertes
Comme une fleur trop grande sur sa tige
Comme un arbre aux fruits rouges,
Encore
Je t’aime comme un dessin d’enfants
Je te pastelle et je te feutre
Et je déborde aussi.
Je t’aime comme s’enroulent la coquille de l’escargot et la langue du caméléon
Je t’aime comme un animal qui pourrait être un chien ou une vache, un cheval, on ne sait pas
Je t’aime comme on ne sait pas
Mais on pourrait en dire le cri
Je t’aime comme un dessin d’enfants
Comme ça s’affiche sur les murs
Comme ça suscite l’admiration
Je t’aime avec du scotch autour pour réparer
Je t’aime comme Mélanie qui a copié
Je t’aime comme on barbouille
Comme on plonge le pinceau dans le pot de peinture
Avec ardeur, avec joie
Je t’aime comme ça en met partout
Je t’aime comme c’est beau quand on déplie la feuille
Ça fait des papillons de lumière
Je t’aime comme un dessin d’enfant
Comme un bonhomme têtard
Ca frétille.
Je t’aime tout le temps que j’y suis à faire ça
La langue entre les dents
Dansant d’un pied sur l’autre
Concentrée, déterminée
Ce moment là
Pleinement là.
Avant d’aller courir dehors sous la pluie.
Je t’aime comme c’est pas grave
Et c’est précieux.
Je t’aime comme un dessin d’enfant.