mercredi 17 mai 2017

Cela faisait si longtemps qu'Antoine n'avait pas mangé de macaron. Je ne savais pas moi même comment le satisfaire. Il était là assis, tripotant sans cesse quelque chose entre ses mains, un bouton, des bidouilles, ce qui traînait. Il avait l'air anxieux. Pourtant ce n’est pas comme si il attendait une mauvaise nouvelle, le verdict d'un chirurgien sur une récidive d’appendicite ou autre curiosité physiologique. Mais il attendait quelque chose probablement. Je n'osais plus lui proposer une nouvelle tasse de thé, un macaron supplémentaire - d'ailleurs il ne restait que les macarons verts, les macarons à la pistache. Peut-être qu'il n’aimait pas la pistache après tout.
Alors je restais là, me raclant la gorge de temps à autre pour essayer de provoquer une petite vibration, un imprévu, une onde éphémère qui peut-être changerait le cours des choses.
Mais rien n'y faisait, je me sentais invisible.
Cet homme était inaccessible à la joie. Riait pourtant soudainement comme un ogre, la tête à la renverse.


Ecrit à partir du cadeau d'Antoine S. pour mon anniversaire , 5 mots : macaron, bidouille, joie, éphémère, appendicite.