mercredi 5 mai 2021

 

Mon travail à moi : un siège de bureau pivotant noir, un bureau à angle arrondi, dessous, le petit meuble casier sur roulettes, sur le bureau, un écran d’ordinateur, un clavier, une station d’accueil pour le portable, un téléphone qui sert peu, une boîte à crayons bleue, des trombones, quelques élastiques détendus, une gomme, des photocopies, des papiers brouillons sur lesquels sont hiéroglyphées des notes, un cahier à spirales ouvert, des posts-it en désordre, avec des dessins, colorés aux feutres.

Sous l’écran, le souvenir d’un autre travail, une petite figurine en terre cuite émaillée, faite par un résident du foyer de vie de Morlaix, résident comme on disait dans le jargon de cet autre travail là, dans une association pour personnes en situation de handicap. On disait usagers aussi, usagers du travail des autres, usagers de la vie. Drôles d’usages. Usons nous les uns les autres.

Aux murs, des affiches poétiques, une reproduction de Chagall, de quoi tenir.

Plus loin des classeurs de couleur, une truyauteuse, des chemises en plastique, un tableau blanc au mur avec des aimants ronds de couleur . manquent pour ces tableau là les feutres wélléda. Demeure le tampon effaceur.

Une bouilloire, des mugs, du yogi tea.

La fenêtre avec un store donnant sur une cour étroite, comme une chambre d’hôtel de l’arrière.

Une porte qui reste entrouverte. Peu de personnes qui passent. Covid ou pas.

A gauche en sortant les toilettes les plus froides du monde. On remet son manteau pour y aller.