mercredi 6 mai 2020

J 52 Tisseurs - les jours dedans




On se déconfine. On attend l'été. On scrute le charivari des rires. Des jeunes filles font les coquettes, timides. Les enfants volettent entre les tables. Les lanternes s'allument sous les platanes à la nuit. On regarde les danseurs. On retournera à la pêche aux canards.

Plus d'attestation.

On se déconfine. On joue à cache-cache. On On crie, on cherche la petite alouette, qu'est-ce qu'elle a donc fait. On ne bouge plus pour échapper aux guêpes. Le soir, avant de s'endormir, on regarde au plafond les lattes du plancher et l'irrégularité des poutres.

Seul un masque.

On se déconfine. On croque des pêches juteuses. On regarde les prunes sécher dans les paniers et les mouches attirées par le sucre des fouaces. On grimpe dans la remorque de blé chaud, les grains rentrent dans nos culottes.

On cherche les distances sociales.

On se déconfine. Au premier jour des vacances, on goûte sous la véranda - pain et carrés de chocolat.  On se réjouit du temps suspendu.

Il n'y a plus que la vie même.