samedi 15 janvier 2022

 Graviers sonores sous les pas

Froid de l’air

aigu

jusqu’aux sinus

Elle a crié, sèche, « on donne les mains ! »

Intrusion.

Arbres en ligne contre le ciel blanc.

Echo des voitures qui se prolonge.

Quelles sont LES mains ?

Nos regards sur l’enfant malmenée.

Reprendre.

Corps de danse aujourd’hui,

L’épaule à peine.

Une pointe sous l’hypocondre.

En bouche encore le goût tanné du thé.

Désert des allées, jardin d’hiver.

Rejoindre le cocon de la promenade anglaise.

Dans les bambous, joyeux, le vent s’agite,

chante.

Les canards gonflent leurs ailes,

l’un d’eux s’étend, dresse le cou.

D’autres traversent en ligne, comme à la parade.

Une femme en bonnet rose s’accroupit,

les regarde passer.

Elle se relève. Son manteau est ouvert malgré le froid.

Un sigle pailleté sur son pull. Wonder woman.

Plus loin sur un banc, après la volière, une mère distribue un pique-nique.

Vélos en vrac en bord de banc.

Peu de paroles dans le parc aujourd’hui.

Les pépiements des oiseaux prennent la place.

Trois hommes sous une tonnelle.

Avant de les voir, l’inconnu de leur langue.

Rejoindre le contrebas.

Des pieds de glycine charpenteux font corps avec la pergola.

Théâtre de verdure vide, pelouse inhabitée.

Je reviens vers le cœur du parc,

la fontaine.

L’eau est trouble, les jets chantent une chanson où l’on peut se perdre.

Je ne me perds pas. Je suis à l’affût.

Il doit être l’heure de refaire groupe.